
Vous êtes salarié en CDI, et pourtant cette petite voix dans votre tête vous souffle chaque semaine : « Et si je lançais mon propre business ? ». Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. De plus en plus de personnes cherchent à créer une micro-entreprise en parallèle de leur travail pour générer un complément de revenu, gagner en liberté ou simplement assouvir une passion. J’ai moi-même emprunté ce chemin, et je peux vous assurer qu’il est tout à fait possible de démarrer un projet entrepreneurial sans mettre en péril ni votre emploi, ni votre équilibre financier.
Pourquoi créer une micro-entreprise en gardant son CDI ?
Commençons par le bon sens. Lancer une micro-entreprise pendant que vous êtes en CDI présente de nombreux avantages :
- Une sécurité financière : votre salaire continue de tomber chaque mois, ce qui limite le stress en cas de démarrage lent.
- Tester son idée à moindre risque : vous validez la viabilité de votre projet sans pression immédiate de rentabilité.
- Construire un projet sur-mesure : vous avez le temps de peaufiner votre offre, votre clientèle, vos outils…
Pour ma part, c’est justement ce confort qui m’a permis de faire mûrir mon activité de conseil en gestion financière sans me brûler les ailes. Et avec un peu d’organisation, tout devient possible.
Est-ce légalement possible de cumuler CDI et micro-entreprise ?
Oui, à quelques conditions. En France, le cumul d’un CDI avec une activité de micro-entrepreneur est autorisé, sauf clauses contraires dans votre contrat de travail. Voici les points à vérifier :
- Clause d’exclusivité : elle vous oblige à travailler uniquement pour votre employeur. Heureusement, elle peut être levée temporairement si vous créez votre entreprise (pendant 1 an, renouvelable 1 fois).
- Clause de non-concurrence : elle empêche de créer une activité qui concurrence directement celle de votre employeur.
- Obligation de loyauté : même sans clause précise, vous devez respecter les intérêts de votre entreprise employeuse. Par exemple, ne pas démarcher ses clients.
Je vous recommande vivement de relire votre contrat de travail et, si possible, d'en parler en toute transparence avec votre employeur. Beaucoup voient d’un bon œil ce type d’initiative, surtout si elle ne nuit pas à votre travail principal.
Quelles activités peut-on lancer en micro-entreprise ?
Il n’a jamais été aussi simple de créer un petit business complémentaire. Voici quelques idées que j’ai pu accompagner ou expérimenter moi-même :
- Prestations de service : rédaction web, graphisme, coaching, traduction, assistance administrative...
- Vente de produits : boutique en ligne sur Etsy, dropshipping, créations artisanales…
- Immobilier : location meublée non professionnelle (LMNP), sous-location légale via une autorisation du bailleur.
- Formation et infopreneuriat : création de cours en ligne, eBooks, formations vidéos...
- Services locaux : dépannage informatique, jardinage, soutien scolaire, photographie, etc.
L’essentiel est de choisir une activité que vous aimez (car vous y consacrerez vos soirées et week-ends) et qui reste compatible avec votre emploi du temps. Lancez d’abord avec des clients-testeurs ou une offre simplifiée, puis ajustez selon les retours terrain.
Comment créer sa micro-entreprise en pratique ?
J’insiste souvent là-dessus dans mes accompagnements : ne vous laissez pas impressionner par la paperasse. Le statut de micro-entrepreneur a été conçu pour être rapide à mettre en œuvre :
- Rendez-vous sur le site officiel autoentrepreneur.urssaf.fr.
- Créez votre espace personnel et remplissez le formulaire d’inscription.
- Précisez la nature de votre activité : libérale, commerciale ou artisanale.
- Ajoutez vos pièces justificatives (carte d'identité, justificatif de domicile…).
- Vous recevrez ensuite votre SIRET sous quelques jours. C’est bon, vous êtes entrepreneur !
Vous serez redevable de cotisations sociales calculées sur votre chiffre d’affaires, et vous pouvez opter pour le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu (si conditions remplies). Pensez à créer un compte bancaire dédié, même si ce n’est pas obligatoire sous 10 000 € de CA annuel.
Comment gérer votre temps entre CDI et micro-entreprise ?
Clairement, jongler entre son travail salarié et son projet personnel exige une bonne dose de rigueur et d’organisation. Voici mes conseils personnels :
- Planifiez vos heures de travail entrepreneurial : 3 à 6 heures par semaine suffisent au début si elles sont bien utilisées.
- Automatisez ce que vous pouvez : facturation, prospection, communications — des outils comme Notion, Canva ou Stripe sont très utiles.
- Fixez-vous des objectifs clairs par mois : par exemple 3 nouveaux clients, 1 article de blog ou 10 ventes de votre eBook.
- Protégez vos plages de repos et vos moments sociaux : l’entrepreneuriat ne doit pas se faire au détriment de votre santé mentale.
Personnellement, j’ai adopté la méthode du « temps-bloc » : j’alloue des soirées spécifiques à mon activité (ex. mardi et jeudi), et j’évite de travailler sur mon business les autres jours, sauf urgence ou inspiration exceptionnelle.
À partir de quand ma micro-entreprise devient-elle « rentable » ?
Très bonne question. La rentabilité dépend bien sûr de vos charges fixes et de vos objectifs. Le seuil symbolique qu’on me pose souvent en coaching, c’est : « Quand mon activité commencera-t-elle à me générer 500 € par mois constants ? ».
Cet objectif est réaliste après 3 à 6 mois dans de nombreux cas, surtout si vous facturez du service (prestations ponctuelles ou abonnement client). N’oubliez pas que :
Type d'activité | Rentabilité moyenne à 6 mois | Difficulté |
---|---|---|
Services freelances | 500 – 1500 €/mois | Faible à moyenne |
Boutique en ligne (dropshipping, Etsy) | 100 – 800 €/mois | Élevée au début |
Infoproduits / Formation | Variable (peut exploser ou stagner) | Forte dose de marketing |
Soyons honnêtes : si votre objectif est uniquement de gagner "vite et beaucoup", vous risquez d’être déçu. Mais si vous cherchez à construire pas à pas une activité qui a du sens, un socle pour l’avenir, alors votre micro-entreprise peut devenir un vrai levier d’indépendance financière.
Et après ? Quand (et pourquoi) quitter son CDI ?
Créer une micro-entreprise, c’est aussi semer les graines d’un futur choix de vie. Vous pourriez très bien conserver votre CDI à long terme tout en conservant votre activité parallèle. Mais certains choisissent un jour de sauter le pas et de basculer à temps plein.
Je vous recommande de ne pas précipiter cette décision. Voici les signaux qui m’apparaissent pertinents pour envisager un changement :
- Votre activité dégage un revenu régulier supérieur à votre salaire ou proche d’un SMIC.
- Vous avez un matelas d’épargne d’au moins 6 mois de dépenses personnelles.
- Votre charge de travail devient difficilement gérable en parallèle du CDI.
- Le plaisir de travailler sur votre projet dépasse celui que vous avez dans votre emploi salarié.
C’est précisément dans cette dynamique que j’ai créé RobertLion : pour accompagner celles et ceux qui veulent allier sécurité et liberté financière, qui veulent créer sans tout quitter, oser sans tout risquer. Et la micro-entreprise en parallèle du CDI est un excellent point de départ.